La peur de réussir est une peur à laquelle vous ne pensez pour ainsi dire jamais, n’est-ce pas ?
D’ailleurs, quand on en parle, ne pensez-vous pas à une blague ?
Surtout, personne ne pense être concerné par elle car c’est aberrant de se dire qu’on a peur de réussir ! c’est même ridicule ! car quelque part, « TOUT LE MONDE VEUT REUSSIR ! ».
Qui peut avoir peur de réussir ?! Pourquoi peut-on avoir peur de réussir ?
La réussite est souvent assimilée à la reconnaissance, à la célébrité (quel que soit le domaine) et/ou à la richesse.
La réussite sociale (occuper un poste important dans une entreprise, être invité à des événements où est présent le gratin de notre domaine… ) en est aussi un bon exemple.
En général, ceux qui ont réussi, ce sont des personnes qui sont aimées, qui sont admirées, qui sont aussi aisées, …
Alors comment avoir peur de ça ?!
Qui ne serait pas ravi d’être aimé ?! admiré ? riche ?
Et pourtant… dans notre monde de dualité, il y a toujours un envers à la médaille !
Alors ? Pensez-vous avoir peur de réussir ? Vérifiez maintenant ! 😉
Table des matières
QU’EST-CE QUI SE CACHE DERRIERE LA PEUR DE REUSSIR ?
La réussite telle que je l’ai dépeinte dans l’introduction est un peu la caricature de la réussite.
En effet, la réussite se décline à de très nombreux niveaux selon chaque personne.
La définition du Larousse donne plusieurs sens comme le succès, un résultat favorable telle que la réussite d’une entreprise, la réussite d’un examen, la réussite sociale.
Dans les faits, on peut identifier plusieurs peurs qui se cachent derrière celle de réussir.
LA PEUR DE REUSSIR C’EST AUSSI LA PEUR DE L’INCONNU
Réussir c’est commencé par plaire à un certain nombre de gens.
Forcément, on peut se demander ce que cela va impliquer :
Est-ce qu’on pourra avoir encore assez de temps pour soi, pour son travail, pour ses proches, … ?
Est-ce qu’on ne nous en demandera pas trop ?
Est-ce qu’on sera capable d’être à la hauteur de ce qu’on nous demande ?
Quelle sera l’étape suivante ? devra-t-on fournir plus de travail ? devra-t-on répondre à toutes les sollicitations ? si on ne le fait pas, que va-t-il se passer ?
Si mon activité grossit, vais-je devoir recruter ? Comment doit-on procéder ? Et si on recrute une personne qui ne nous convient pas ? qui ne fait pas du bon travail ?
Si je gagne beaucoup d’argent, comment vais-je faire pour l’utiliser correctement ? comment vais-je faire avec l’URSSAF ? Vais-je devoir changer le statut de mon entreprise ? Comment doit-on faire ?
Réussir c’est ouvrir de nouvelles portes et de nouvelles opportunités.
Réussir c’est aussi ouvrir de nouvelles problématiques auxquelles on n’a jamais été confronté et auxquelles on pourrait même ne jamais avoir pensé !
Dorénavant, la peur de réussir c’est se demander si on sera capable, avec toutes ces inconnues qui se rajoutent, de résoudre cette nouvelle équation.
Ne vais-je pas accéder à un niveau qui me dépasse ?
Forcément, c’est possible et cela effraie…
Notre inconscient le sait et, pour nous garder en sécurité, il va faire en sorte qu’on ne franchisse pas ce 1er succès !
Et s’il ne s’agit pas du 1er succès alors ça sera le succès qui nous amène au-delà de ce qu’on avait pu imaginer.
LA PEUR DE REUSSIR C’EST AUSSI LA PEUR DU JUGEMENT (DES AUTRES)
LA CULTURE DE LA REUSSITE EN FRANCE
Quand on réussit, on se retrouve sous le feu des projecteurs, nos faits et nos gestes sont beaucoup plus visibles, on écoute beaucoup plus ce qu’on dit.
Cette exposition fait que l’on est plus en proie au jugement et aux critiques.
C’est devenu facile de nous malmener d’autant qu’en France, à partir du moment où on réussit, on bascule sur un statut qui a une vraie mauvaise image.
Indubitablement, on est devenu quelqu’un de mauvais car réussir est toujours assimilé à des caractéristiques négatives.
L’usage de la tromperie, de la méchanceté, de l’avidité ou de la malhonnêteté est inévitable ! On a certainement lésé une ou des personnes pour obtenir ce qu’on a.
Dans l’hexagone, la pensée la plus commune est que le succès ne peut s’obtenir avec de la gentillesse, de la bienveillance sinon tout le monde réussirait !
Incontestablement, la peur de réussir fait qu’on n’a pas envie de devenir une mauvaise personnes aux yeux des autres que ce soit nos proches ou nos moins proches…
Alors notre inconscient va nous permettre d’éviter ça.
Il ne nous permettra pas d’atteindre ce qui, pour nous, correspond à un niveau de réussite qui pourrait nous assimiler à cette odieuse personne que l’on est sensé devenir quand on atteint le succès.
LEGITIMITE ET SYNDROME DE L’IMPOSTEUR
Réussir c’est devenir une autorité dans son domaine.
Seulement, on va se dire qu’il y a des gens qui sont plus méritants que nous, qui sont plus légitimes que nous pour parler de ce sujet de part leur ancienneté ou de part leurs diplômes ou leur hérédité ou leurs nombreuses publications sur le sujet…etc…
On va non seulement se comparer à des personnes qui ont un profil qui n’est pas comparable avec le nôtre mais en plus, on va se dévaloriser davantage !
Une personne qui a le syndrome de l’imposteur ne va pas se sentir légitime dans ce qu’elle fait.
En règle générale, elle va toujours trouver des excuses pour se minimiser et ainsi elle va être en grande difficulté pour reconnaître sa valeur.
En conséquence, elle va ressentir un poids qui va la freiner dans sa progression, un stress permanent en pensant que tout le monde va se rendre compte qu’elle est nulle.
Autrement dit, quelqu’un va forcément démasquer la supercherie et elle va être ridiculisée en public !
C’est pour ça que la peur de réussir va la placer dans un carcan qui va scléroser toute initiative et toute créativité.
LA PEUR DE REUSSIR C’EST AUSSI LA PEUR DE DEVENIR QUELQU’UN DE DIFFERENT
CA MONTE A LA TETE
La réussite, on le voit pour certains, ça monte à la tête.
On acquiert une supériorité, on devient exceptionnel, on est congratulé, on est complimenté.
De plus en plus, on vit des situations qui nous positionnent sur un piédestal.
Si tant est que ces situations se répètent, fréquemment elles peuvent faire perdre le sens des réalités et projeter dans un monde qui n’est pas le monde réel et on devient quelqu’un d’autre.
Une personne imbue d’elle-même, capricieuse, dénigrant tout un chacun…
En résumé, une personne qui s’éloigne de ses valeurs intrinsèques.
CA DEVIENT TROP !
La réussite, ce sont aussi des sollicitations « officielles » mais aussi « informelles » dont le nombre croît.
On les accepte au fur et à mesure mais à un moment donné, cela devient trop et on n’arrive plus à les gérer.
Dès lors, on se met à prioriser les sollicitations « officielles » et à éviter les sollicitations « informelles » mais les gens ne comprennent pas, ils ne sont pas encore habitués et les demandes affluent de plus belle.
Malgré tout, certains insistent.
On commence à se mettre en colère de plus en plus et à devenir agressif car on veut que notre tranquillité soit respectée puis on évite les lieux publics qu’on avait l’habitude de fréquenter, on sort de moins en moins et on privilégie les lieux où on ne trouve pas ce genre d’attitude…
Le contact avec les gens devient comme une offense !
Facile suite à cela de dire qu’on est devenu hautain.
LES HATERS
La réussite, si c’est être apprécié, c’est aussi être critiqué, détesté.
On ne sait pas pourquoi … c’est quasi inévitable !
Le fameux « on ne peut pas plaire à tout le monde » prend ici toute sa signification.
Se remettre en question et progresser grâce à des critiques fondées, c’est plutôt sain et “productif” !
En revanche, si elles sont « gratuites » et injustifiées, selon sa propre capacité à les gérer, elles peuvent déstabiliser voire blesser très fortement entrainant là aussi, un repli sur soi.
Bref, le comportement d’autrui s’il n’est pas relativisé peut provoquer chez celui qui réussit des attitudes qu’il n’aurait jamais eu dans sa « vie normale ».
LA PEUR DE REUSSIR C’EST AUSSI LA PEUR DE PERDRE CE QU’ON A COMMENCE A GAGNER
Commencer à gagner, ça se fait dès que le premier palier est gravi et ce gain augmente après que plusieurs paliers ont été franchis.
Ce gain peut concerner l’argent, la légitimité, la reconnaissance, …
A partir de là, la peur de perdre ces acquis est d’autant plus forte que ces gains représentent un graal pour la personne concernée !
De plus, il faut savoir que l’aversion à la perte est plus importante que la satisfaction que nous procurerait un gain équivalent !
Ainsi, la peur de perdre ce que l’on a déjà peut créer des comportements « délictuels », « non éthiques ».
Bref, la peur de la perte peut révéler notre part la plus sombre.
CONCLUSION
Alors, cette peur de réussir ? L’avez-vous vérifiée chez vous ?
Plus complexe qu’elle n’en a l’air, non ?
C’est un peu l’arbre qui cache la forêt cette peur de réussir !
Nos mécanismes inconscients sont bien là pour nous protéger de toutes ces peurs.
En ayant une idée plus précise de ce qu’on considère être SA réussite et ce qu’on se sent capable d’affronter, on pourra enfin avancer dans nos projets !
Au prochain article, je mentionnerai les “symptômes” que revêt la peur de la réussite.
J’évoquerai également des solutions possibles pour y remédier.
Je donne déjà des clés pour apprivoiser sa peur dans cet article “ET SI VOUS N’AVIEZ PLUS PEUR ? QUE FERIEZ-VOUS ?”
En attendant, ne prenez que ce qui est bon pour vous.
N’hésitez pas à partager votre expérience, elle pourrait bénéficier à un autre lecteur 😊
Et si vous pensez que cet article peut être utile à un proche ou une connaissance, transférez-lui, ça pourra l’aider 😊
REFERENCES
Article « Pourquoi la peur de perdre nous fait perdre la raison »
Merci Caroline pour cette analyse intéressante et pertinente d’un cas bien réel de blocage psychologique. Le mécanisme d’action sous-jacent est bien décrit.
Cependant, je voudrais ajouter un autre facteur important qui intervient sans être mis en évidence dans l’article, à savoir le cadre de référence ou, plutôt, l’environnement personnel.
Ce sont toujours les trois ou cinq personnes les plus proches et les plus importantes pour la personne, ses meilleurs amis et ses modèles, qui comptent le plus.
Un dicton courant dit que “les oiseaux qui se ressemblent font la même chose”, ce qui correspond à un autre principe psychologique régulièrement observé.
Il existe un processus d’identification et d’assimilation qui se déroule avec les personnes que nous fréquentons, et si elles estiment qu’un certain succès n’est pas possible ou justifié, nous finissons par percevoir la situation de la même manière et pouvons facilement éprouver une peur du changement qui nous ferait sortir de la zone de ce qui serait encore acceptable pour le groupe dans notre contexte social.
Par conséquent, si nous parvenons à changer nos amis et à nous entourer de personnes qui pensent différemment, nos valeurs ont également tendance à changer sans que nous en soyons nécessairement conscients. Ainsi, ce qui nous effrayait peut se transformer en une nouvelle perspective pour notre avenir qui ne connaît plus la peur.
Effectivement c’est un frein à la progression, c’est un blocage complètement inconscient la plupart du temps. Mais l’écrire noir sur blanc permet d’y penser plus profondément et de réévaluer notre avancement.
Bonjour Sophie,
Se poser pour réfléchir à la question, ça permet de prendre au moins un peu de recul et ensuite de se diriger dans la bonne direction 🙂
Merci pour cet article très instructif ! J’ai toujours entendu et lu cette fameuse peur de réussir sans me sentir véritablement concernée, sans poser des mots derrière cette acception. Merci de m’éclairer, alors oui j’ai peur réussir (surtout de me prendre la tête avec l’URSSAF LOL)! Plus sérieusement, je pense que ce qui m’inquiète le plus c’est de en plus savoir en qui faire confiance, de perdre en authenticité dans mes relations avec les gens. Au plaisir de te lire à nouveau.
Bonjour Noucia,
Elle est assez complexe cette peur de réussir et je crois que nombreux sont ceux qui ne se sentent pas concernés !
L’exemple de l’URSSAF en est un très bon exemple !!! car j’ai déjà vu des personnes avoir de gros problèmes avec… pas volontairement, juste parce qu’on a un système trop alambiqué !
Pour ce qui concerne la confiance et la perte d’authenticité, peut-être qu’en faisant les exercices de mon article suivant “LA PEUR DE REUSSIR SOLUTIONNEE”, ça pourra aider à trouver des pistes voire des solutions ?!
J’ai prévu de le publier le 26 déc.
Je pense que si on a un bon pourquoi, on ne devrait pas avoir peur de déraper dans notre réussite, du style que l’on devienne imbu de notre personne, que cela nous monte à la tête.
Moi j’ai longtemps connu le syndrome de l’imposteur, je l’ai chassé mais quelques fois, il refait surface.
C’est bien de lire des articles comme celui-ci, ça permet de se rappeler son pourquoi, ses peurs, et aussi qu’une fois arrivé là ou l’on souhaite être, il y aura les haters, effectivement.
Bonjour Marie,
On a très souvent besoin de se rafraîchir la mémoire ! Et moi la première 😉
Oui, le pourquoi est vraiment le moteur qui permet d’avancer quoiqu’il arrive. Certains événements permettent aussi de le réajuster.
Quant au syndrome de l’imposteur, l’avantage quand il ne revient que de temps en temps c’est qu’il permet de se remettre en question mais, on est d’accord, ce n’est jamais confortable quand il est là !
Merci pour cet article! À mon avis, nous devrions avoir une idée du succès dans notre esprit, de ce que nous voulons qu’il soit pour nous et en ce que nous voulons exactement réussir. Il est alors plus facile de surmonter différents types de peurs. Mais nous devons être sûrs que c’est ce que nous voulons du fond du cœur et être conscients de nous-mêmes et de notre position par rapport à nos rêves que nous voulons réaliser. Et cela nous conduit ainsi au succès. Merci encore !
Je suis personnellement intimement convaincue que je suis morte de trouille à l’idée de réussir! 🙁
Je connais cette peur de la réussite depuis déjà quelques temps et je crois qu’à travers elle, j’ai principalement peur du jugement des autres! Mais bon, comme dit quelqu’un que je connais : “avoir peur et le faire quand même!” Il n’empêche que j’ai hâte de lire ton article sur comment gérer cette peur!
Woaw ! Bien que j’essaye un maximum l’introspection, que je me pose de questions, que j’essaye d’identifier mes forces, mes attributs et mes peurs… Je remarque avec cet article que je ne connais pas tout à propos de moi-même ! Je n’avais pas simplement pensé à cette peur de réussir (donc aucun moyen de l’identifier)!! C’est une révélation ! Je vais utiliser cet article pour profiter d’un moment de réflexion et d’introspection plus approfondi ! Merci de cette réflexion
Bonjour Alcina,
On apprend toujours sur soi 🙂
Ravie d’avoir pu t’apporter un nouvel angle de vue pour ton introspection.
C’est vrai que je crois avoir au fond de moi, peur de cette réussite. C’est un peu une relation amour-haine. Car j’ai touché du bout des doigts ce qu’était être reconnu dans la rue ou harcelée en ligne… C’est vraiment le mauvais côté du succès.
Il faut donc bien garder en tête pourquoi on fait tout ça. Avancer malgré les problèmes. Car finalement, on a cette impression que lorsqu’on aura “réussi” tout ira bien. D’autres problèmes surviendront, il faudra aussi les surmonter pour continuer d’avancer. En fait, le chemin vers la réussite est aussi une épreuve pour savoir si on est capable de l’endosser. Tout le monde l’est, simplement il faut être bien entouré et fort soi-même. Et c’est seulement là qu’on pourra parvenir à s’épanouir.
Si on est pas bien soi-même au moment de commencer, on ne sera pas bien soi-même en arrivant. On aura peut être apprit, grandit, mais si on est pas prêt, c’est normal que le succès fasse peur.
Merci pour cet article qui est très vrai et bien écrit 🙂
Bonjour Flore,
Merci pour ce témoignage. Comme quoi la réussite n’est pas un long fleuve tranquille et qu’il se mérite !
ça permet de voir d’un autre œil les personnes qui sont sous le feu des projecteurs et surtout de comprendre leurs attitudes.
Je crois que je coche toutes les cases. Alors merci pour cet article qui m’aide à prendre pleinement conscience de la peur de réussir.
Je te lis sur mon téléphone et la fenêtre des cookies ne veut pas se fermer 😉
Bonjour Céline,
Pas toujours évident d’identifier cette peur de la réussite, contente que cet article ait pu y aider.
Et merci pour la fenêtre des cookies, je vais regarder ça.
Ce fameux syndrome de l’imposteur, c’est quelque chose quand même.
Même si j’arrive tout doucement à le mettre de côté, il est toujours là, tapis dans l’ombre prêt à revenir et me faire douter de moi et mes capacités.
Merci pour ce très bel article et les quelques pistes pour gérer la réussite.
Bonjour Michael,
Le syndrome de l’imposteur est là lui aussi pour manifester cette peur de la réussite ! C’est insidieux mais j’apporterai dans le prochain article des éléments pour mieux gérer ça.
Tres bel article elle est elle a peur de réussir…. Surtout dans un pays où la réussite et finalement pas tant valorisée… Et surtout chez les femmes ! L’image de la femme ambitieuse… Mais également la peur de gagner plus et d’être plus visible que son compagnon… C est une réalité ! bravo pour ces lignes
Bonjour Ophélie,
Ah la femme ambitieuse ! Forcément si elle réussit c’est qu’elle aura couché… Encore des a priori bien pourris !
Il y a pléthores d’exemples où les a priori ont la vie dure mais l’avantage, c’est qu’on peut s’appuyer dessus pour en tirer la force qui permettra de démontrer qu’ils sont faux.
Quant à la relation avec le compagnon, hum… ou il aura déjà l’esprit ouvert ou ça sera aussi du boulot pour que ça se fasse.