« Vaincre ses peurs pour avancer » est le thème du carnaval d’articles (1) lancé par Franck Aubry du blog « manager éthique ». J’avoue avoir été conquise tout de suite par ce thème.
En effet, quand on y réfléchit, nous sommes très régulièrement confrontés à la peur et souvent, sans avoir identifié clairement qu’il s’agissait de la peur car la peur revêt différentes formes.
Il sera question ici de se demander ce qu’est la peur et si elle a une utilité puis si elle n’est finalement pas le fruit de notre imagination.
J’en profiterai pour vous raconter aussi ma propre expérience de la peur et quels apprentissages j’en ai tiré (j’ai quelques pépites à vous livrer 😉 )
Table des matières
Qu’est-ce que la peur ? Et quelle est son utilité ?
La peur fait partie des 4 émotions de base avec la colère, la tristesse et la joie.
La peur est donc une des émotions les plus importantes qui existe.
Cela vous interpelle certainement car la peur nous embête parfois, voire même souvent. Nous souhaiterions ne plus avoir peur pour pouvoir agir plus facilement, plus librement…
Et pourtant, c’est bien la peur qui a permis à L’HOMME de survivre depuis des milliers d’années.
Imaginez un instant que vous n’avez plus peur de rien.
Vous vous apprêtez à traverser une rue et vous voyez une voiture qui arrive à très vive allure. Sans le réflexe de la peur, vous allez traverser quand même car c’est ce que vous aviez l’intention de faire. Peut-être que la voiture ne vous percutera pas et qu’elle pourra vous éviter sans problème, peut-être à l’inverse qu’elle ne pourra vous éviter et vous percutera de plein fouet ou encore, peut-être qu’elle pourra vous éviter mais ira s’encastrer dans le mur d’à côté…
Alors qu’en tant que personne « normale » vous aurez ce réflexe de peur et ainsi, vous allez attendre que ce conducteur pressé passe avant de traverser.
Sachez d’ailleurs, qu’il existe des personnes comme ça, des personnes qui ne ressentent pas la peur. Ces personnes sont atteintes d’une pathologie génétique rare, la maladie d’Urbach-Wiethe. Une maladie qui détruit l’amygdale, une zone qui permet de “produire la peur”.
Il pourrait y avoir pléthores d’exemples pires que celui du chauffeur pressé ! Alors, j’ai envie de vous dire “soyez heureux d’avoir ce réflexe de peur” 🙂
La peur fait donc partie de notre kit de survie. C’est elle qui nous avertit d’un danger potentiel, en cela, elle nous permet d’anticiper. Elle nous informe ainsi qu’il nous faut faire attention et nous met en état de vigilance. Toutes les réactions chimiques en cascade qui se font dans le corps nous permettent d’être au top de notre force, de notre acuité visuelle, de nos facultés intellectuelles et de nos réflexes. (En revanche, les fonctions telles que la digestion sont inhibées. Ce n’est effectivement pas le moment ! 😉)
La peur nous permet de nous mettre dans un état optimum pour fuir ou combattre et c’est dans le cas où un événement peut nuire à notre intégrité physique que ces réactions, cet état induit, nous sont utiles.
De nos jours, ce type d’événement peut encore arriver. Rares sont les personnes qui croiseront un lion dans la rue sous nos latitudes mais personne n’est à l’abri de croiser la ou les mauvaises personnes (un autre type de prédateur !).
Doit-on avoir peur à chaque coin de rue et surtout se surprotéger pour autant (tout le temps) ?!
La peur une vue de l’esprit ?
De mon point de vue, la peur a toujours sa raison d’être mais il y a 2 attitudes à adopter qui seront salvatrices et surtout qui permettront que la peur ne régisse pas votre vie
Faire copain-copain avec la peur
La peur, comme on l’a vu plus haut, fait partie des émotions de base et en cela, il est important de l’écouter. La peur agit comme un signal d’alarme et l’objectif est de rester sur ses gardes dans des situations qui ne sont pas forcément très rassurantes et dans lesquelles votre intégrité physique pourrait être touchée.
Je précise bien : la peur « permet de rester sur ses gardes ». Il n’est pas question de céder à une psychose parce que votre mental vous dit que « c’est dangereux ». L’important est que vous, vous évaluiez, la situation et que vous vous tranquillisiez au maximum du raisonnable.
Une anecdote : J’ai fait un voyage au Népal à une période où la révolution a éclaté. J’étais dans les montagnes pour randonner. Il y avait des révolutionnaires dans les parages et à un moment donné, je suis passée à côté d’un groupe de ces révolutionnaires. Alors que j’étais encore assez éloignée, je les ai observés au fur et à mesure de ma progression. J’ai bien vu qu’Ils n’avaient aucune attitude belliqueuse. Ils étaient là tranquilles à discuter et n’avaient absolument rien contre les touristes. J’avais un certain état de vigilance et quelques appréhensions mais je n’ai pas fait un focus dessus. J’ai privilégié mon observation… j’étais donc, majoritairement, tranquille et je suis passée, comme une fleur. Je n’ai pas fait attention à eux et eux non plus !
Les autres situations génératrices de peur
La peur est aussi très présente dans une multitude d’autres situations qui n’ont rien à voir avec un impact sur notre intégrité physique et c’est dans cette multitude d’autres situations que j’aurais tendance à dire que « la peur est une vue de l’esprit » et je rajouterai même « elle ne sert à rien ! »
Qui n’a pas eu peur d’aller parler à une personne qui lui plaisait ? (Pour ne citer qu’un seul exemple !) Il y a un sacré enjeu derrière ! On pourrait se ridiculiser, on pourrait se faire éconduire… Bref, on pourrait perdre la face !
En résumé, notre égo serait fortement touché !
Et à cause de ça, la peur va nous paralyser, on ne va pas y aller… on va s’en vouloir et on va finir par le regretter et peut-être même toute notre vie !
Une question : est-ce que ça valait vraiment la peine de ne pas égratigner notre égo ?!
Dans ce cas précis, je pars du principe que cette personne qu’on aura fait l’effort d’approcher a tout à fait le droit de nous éconduire. En revanche, c’est la façon dont elle le fait qui va faire toute la différence. Et quoiqu’il en soit, non seulement vous allez gagner un temps monumental en agissant mais en plus, vous allez apprendre de la situation et encore mieux, vous risquez même de réussir ! Alors, qu’avez-vous à perdre finalement ?
Quand vous ressentez la peur dans une situation qui ne va pas toucher votre intégrité physique alors c’est votre égo qui est touché. Néanmoins, il est important d’écouter ce qu’elle a à dire, cette peur, puis de reprendre le dessus et agir.
Imaginez que vous avez une présentation à faire devant un auditoire dont vous n’avez pas l’habitude. Pour une majorité, cette situation va être impressionnante et être une vraie source de peur ! La peur de bafouiller, de ne pas dire ce qu’il faut, … C’est la peur d’être ridicule encore une fois, de perdre la face qui est présente.
Nous sommes à nouveau dans un contexte où c’est l’égo qui est touché !
Que vous reste-t-il alors à faire ? Répéter, répéter et encore répéter de façon à connaître parfaitement votre présentation. Le jour J, vous serez prêt.
La peur que nous ressentons est là pour nous délivrer un message. Ecoutez le message et agissez !
L’action permet d’annihiler la peur.
Cette affirmation est issue de ma propre expérience et c’est ce que je tâche de mettre en œuvre quand j’ai, préalablement, réussi à comprendre le message qu’elle m’apporte 😉
Je vais vous raconter, aussi brièvement que possible, cette expérience de la peur, relativement récente qui m’a profondément changée.
Mon expérience de la peur
A la sortie d’une soirée de notre club d’athlétisme (dont je faisais partie depuis 1 an à peine), nous nous sommes inscrits avec mon chéri à une des courses les plus folles qui existe : La Diagonale des fous sur l’île de la Réunion (~160 kms et ~10 000m de dénivelé). Je n’avais jamais fait une telle distance et encore moins, sans bâton !
Le lendemain, un sentiment de dévastation nous envahit tous les deux. « Mais qu’avons-nous fait ?! »
Nous, petites choses, comment allons-nous faire une telle course ?! C’est tout bonnement IMPOSSIBLE !
Nous avons donc fait cette 1ère étape : nous inscrire. Quelque chose d’a priori anodin pour tout un chacun, mais maintenant, pour nous, il allait falloir assumer.
Notre entraîneur nous a fait un plan d’entraînement. Je suis au mieux ce qu’il dit de faire. Nous programmons aussi des courses (pas toujours les mêmes).
J’ai passé des mois à me rassurer, à me tranquilliser vraiment. Croyez-vous qu’il y avait un réel danger ?! Bien sûr que non !
D’ailleurs, vous devez même vous demander pourquoi je parle d’expérience de peur ?!
Pour moi, c’était vraiment de la peur car je m’étais embarquée dans un projet irréalisable, impossible !
J’avais prévu, pour ma préparation, une course test pour laquelle je me disais que si j’allais au bout, la Diagonale devenait abordable. Ce jour-là, alors que j’avais fait un peu plus des 3/5 de la course, l’organisation l’arrête à cause d’un orage ! (En montagne, ça ne rigole pas !)
Je n’ai donc pas eu ma preuve… Il a donc fallu faire autrement. J’ai continué l’entrainement, participé à d’autres courses, de moindre importance mais pour lesquelles j’en ai bavé. Et c’est tout ça qui a fini par me rassurer : la préparation, le travail !
Le jour J, tout ne s’est pas passé comme prévu et quelques heures avant le départ, la peur est revenue atteignant son paroxysme lors du décompte pour le départ.
Seulement, une fois la ligne de départ franchie, la peur s’est littéralement envolée !
L’ACTION était lancée.
J’avais passé mon année à faire au mieux et là, je n’avais plus qu’à récolter le fruit de mon travail.
Même si cela n’a pas été facile et que nous ne sommes pas allés jusqu’au bout de cette Diagonale, je n’en garde que de merveilleux souvenirs et une expérience indescriptible avec la certitude que j’y retournerai !
Les apprentissages de cette expérience
Ces apprentissages se résument en quelques phrases que je vous livre ici car cette expérience a littéralement changé ma façon de voir les choses. Se lancer dans un projet aussi énorme que celui-ci et voir que c’était finalement à notre portée cette année-là, ça nous a quasiment transcendés.
Voici donc ces quelques phrases que j’espère, vous allez aussi faire votre :
La peur n’empêche pas le danger.
La peur est là pour délivrer un message.
Apprivoiser la peur permet d’être en pleine possession de ses moyens.
Agir fait disparaître la peur.
Il n’y a pas d’échec, seulement des apprentissages.
TOUT EST POSSIBLE.
Ce n’est pas parce qu’on ne réussit pas maintenant, qu’on ne réussira pas demain.
Et la dernière, à utiliser dans un contexte où il n’est pas question d’une atteinte à l’intégrité physique et quand on maîtrise déjà les précédentes : « La peur ne sert à rien » 😉
En conclusion, je dirais donc que la peur a toujours un message à délivrer. Placez votre curseur de façon à l’entendre. Ecoutez-le et agissez en fonction.
Agissez toujours, c’est ainsi que vous avancerez.
Et pour répondre à la question posé dans le titre de l’article, vous l’aurez compris : AGIR et TRAVAILLER c’est vaincre ses peurs pour avancer.
Profitez-en pour aller voir le blog « manager éthique », il a de nombreux articles très intéressants.
Et surtout, partagez-nous en commentaire où vous en êtes par rapport à la peur…
(1) Un carnaval d’article c’est un blogueur qui propose à tous les blogueurs « volontaires » d’écrire un article sur le même thème et pour lequel, il fera une concaténation de tout ce qui a été fait.
Et bien, quelle découverte intéressante cet article.
J’ai beaucoup apprécié les pistes concrètes que tu nous proposes d’utiliser face à la peur ! Cela nous permet d’avoir comme une “stratégie” à mettre en place lorsque nous identifions une peur. Les petites phrases qui finalisent l’article sont également très puissantes et facile à transmettre 😉 Merci !
Coralie
Merci Coralie pour ton commentaire 🙂
Si cet article peut te servir à toi ou à tes proches pour dépasser certaines peurs, j’en serai très heureuse. 🙂
Super article
La peur est en effet un élément de la vie
Mais il est possible de faire le choix de la dépasser
Et l’action est génératrice d’énergie
Énergie qui permet bien souvent de la dépasser
À bientôt !
Bonjour Emmanuel,
A partir du moment où on met le cercle vertueux en place, c’est tout bon 🙂
La mise en place, en revanche, n’est pas toujours aisée et tu as raison, c’est faire le choix de changer quelque chose qui va le permettre… Ce 1er pas est indispensable !
Merci pour ton commentaire 🙂
@ très vite
Caroline
Bonjour Caroline et merci une fois de plus pour ce bel article ! De mon côté je me suis rendu compte que quand ma peur est inconsciente (par exemple peur de décevoir quelqu’un), c’est déjà un gros progrès de mettre le doigt dessus et de l’accepter car ensuite je peux agir de façon juste afin de ne plus la subir. J’ai l’impression que l’on peut être très inventif pour éviter d’affronter nos peurs 😉
Bonjour Laurent,
C’est vraiment énorme d’arriver à identifier une peur inconsciente ! Bravo déjà d’y arriver 🙂
Le travail qui suit n’est, lui aussi, pas toujours simple. Plus ça va et plus on se connaît et tu as entièrement raison, l’inventivité aidera d’autant plus !
D’un point de vue sémantique, plutôt que d'”éviter d’affronter nos peurs”, je dirai plutôt “apprivoiser la peur” mais concrètement, le résultat est le même car il n’y a pas d’affrontement 🙂
Merci pour ton commentaire 🙂
@ très vite 🙂
Caroline
Bravo pour cet article Caroline et pour ta participation à Diagonal !
Tes conseils sont très justes !
Il est vrai que dès le début, il est important de déterminer la véritable source de notre peur.
Est-ce que notre peur est rationnelle ou irrationnelle ?
Que-ce que se cache derrière ça ?
Si cela présente un réel danger, il est bon de nous concentrer sur ce que nous pouvons entreprendre immédiatement pour transformer cette situation.
Si elle est irrationnelle, il est nécessaire de comprendre laquelle de nos «faiblesses» elle nous indique à ce moment et comment nous pouvons la corriger.
Un entraînement quotidien peut vraiment nous aider à la diminue, comme tu l’as indiqué en expliquant ta préparation à la Diagonal !
Et tu es absolument raison que l’action est le meilleur moyen de combattre nos peurs !
Bonjour Oxana,
Tu as tout à fait raison, un entraînement quotidien est une excellente solution. Et je proposerai même de le faire dans le cadre d’une routine matinale. J’ai testé le “miracle morning” (cf mon article : https://mieuxetreaunaturel.fr/sameliorer-defi-1-semaine-de-miracle-morning/) et ça fait des merveilles !
Quant à l’action comme meilleur moyen de combattre nos peurs… Pour moi, c’est testé et approuvé. 😉
D’ailleurs, c’est comme tout… Il ne suffit pas juste de croire ce qu’on nous dit ou ce qu’on lit… L’important est de l’expérimenter soi-même, parfois d’ajuster et de se l’approprier.
Merci pour ton commentaire si pertinent !
@ très vite
Caroline
Excellent article, intelligemment argumenté par des beaux retours d’expériences.
Il y a une phrase que l’on utilise souvent dans le cadre de nos projets, et des difficultés qui sont liées à la réalisation de ces projets, souvent guidées par la peur : « On a peur, on fait quand même 🙂 »
Place à l’action
Merci pour ce très bon article
Cédric, de la team Phœnix
Bonjour Cédric 🙂
Et merci pour ton très gentil commentaire 🙂
Ta phrase “On a peur, on fait quand même” est à ajouter, sans hésiter, à toutes ces petites phrases qu’il est bon de se dire et redire pour agir.
Merci pour le rappel 🙂
@ très vite 🙂
Caroline